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 de l'autre côté de la membrane

Le théâtre nu, ou Presque rien avec chat (7'37) 

 

 

Propos : tester la validité de la captation holophonique en haute résolution ; terrain d'essai pour le futur projet "Fiction" (il n'est pas sûr qu'il soit jamais réalisé...) . Son propos est lié d'une manière symétrique à Scène aux champs,

Histoire : la démarche de captation holophonique à l'échelle 1:1 remonte à Tournages en 2008, et a été développée d'une manière proche à celle du Théâtre nu dans les Études pour membranes en 2016, où quelques éléments notamment repris dans Le rêve de Newton partagent les mêmes sources de sons et méthodes (chutes sur le sol).

Origine des sons : captations dans l'Acousmonef à l'aide du dispositif microphonique holophonique 60/64 canaux. Parmi les plus importants : miaulements et déplacements de Prunelle, allumage des néons, piano (quelques-fois joué par Prunelle), grincements de la porte de la "caisse", passages de voitures et de personnes (porte d'entrée ouverte), grandes napes en papier agitées, chute et bris d'un néon, mouche, faux-contact dans un micro, grincements de la porte de la salle, coups de marteau dans la cave, sirène du premier mercredi du mois, vent sur le toit, pluie, aspirateur...

Déroulement : la plupart des captations ont été réalisées durant le printemps et l'été 2022 dans la  configuration initiale sur 60 points, quelques-unes ont été ajoutées en 2023 avec la configuration adaptée sur 64 points. Il n'y a pas eu d'étape de transformation des sons ni de réalisation de séquences à partir d'eux.

Compatibilités : compte tenu de la nature du projet et de l'importance des distances entre les points de captation, toute réduction périphonique ou domestique est dénuée de sens. Concrètement c'est une pièce qui ne peut être diffusée qu'à l'Acousmonef, avec le grand acousmobile, et, théoriquement, sur un système 4DSound complet...

 

Opérations

 

La première opération a consisté concevoir et à mettre en place le dispositif de captation holophonique sur 60 points !
Il comporte dans sa version 2023 :
- 12 Behringer C2 (cardio)
- 10 t.Bone SC-450 (cardio)
- 3 t.Bone SC-600 (cardio / omni)
- 3 Behringer C-3 (cardio / omni / 8)
- 4 t.Bone SC-150 (cardio / omni)
-
4 Behringer B-5 (cardio / omni)
-
4 Superlux ECM-999 (omni)
- 16 Superlux E-304 (surface, semi-omni)
- 4 Superlux E-303 (surface, semi-cardio)
-
2 Sennheiser K6 + ME-62 (omni), MKE-212 (surface, omni)
- 2 t.Bone GC-300 (hyper cardio) 
Comme on peut le voir dans les illustrations ci-dessous, dans la version 2022 ils étaient tous coïncidents, alors  que dans celle de 2023 le nombre de points périphoniques du niveau 3 a été réduit de 12 à 8 et les micros C-2 sont donc placés à des positions intermédiaires des points haut-parlants.

 

Ce léger changement de nombre et de répartition microphonique est directement lié au travail sur Le théâtre nu où il manquait de densité vers le centre (précision et stabilité) et où
D'autre part, l'augmentation de la densité haut-parlante au printemps 2023 a permi de placer de nouveaux microphones aux nouveaux emplacements (en rose sur le schéma).

 

 

Étant entièrement constituée de tournages multiphoniques qui correspondent (à peu près) au format de la composition, celle-ci se présente techniquement comme un simple montage multipiste de ces enregistrements.
Dans le dernier projet Reaper on peut voir ainsi 13 pistes quasiment identiques : à part les deux premières qui sont dédiées au "nouveau" format de captation 2023 sur 64 canaux, toutes les autres comportent des fichiers 60 canaux. Dans tous les cas ceux-ci sont reliés directement aux points haut-parlants correspondants.
Au passage, on peut noter que ce type de composition est très simple sur le plan du montage, mais si l'on compte le nombre de canaux qui peuvent être joués simultanément, on arrive à une valeur de 600 ou 700, ce qui rend évidemment cette méthode pas du tout compatible avec la gestion de la spatialisation dans des applications dédiées. Merci Reaper !

Les quelques courbes d'automation que l'on peut voir sur certains objets, en plus de celle de volume en rouge, sont généralement liées à un filtrage (ReaEQ) ou à un dosage de réverbération (Univerb 64 ou 80). Dans quelques cas il peut aussi s'agir d'un ajustement spatial réalisé avec le FocusMass ou le ZoneShaper (voir ci-dessous).
Ce qui n'apparaît pas sur cette vue c'est le rallentissement de certains objets, rallentissement de type "analogique", pas time-stretching. C'est le cas notamment pour les séquences de piano en pistes 3 et 4 (ça ne se voit pas mais ça s'entend bien-sûr dans l'enregistrement binaural).

Le FocusMass est utilisé pour réduire l'étendue acoustique d'un phénomène dont je souhaite accentuer la localisation, par exemple à gauche Prunelle qui fait sa toilette, et à droite une note du piano. Comme le champ spatial holophonique est simplement défini par l'ensemble de ses points, sans encodage, il est très facile et sans perte de le modifier en changeant l'amplitude de certains points. Dans ces deux cas il ne reste environ que 18 micros actifs dont le maximum d'énergie est centré sur la position de la boule.

De la même manière le ZoneShaper permet de réduire les amplitudes en fonction d'une zone de référence, ici le sol : les points plus éloignés, c'est à dire des niveaux 2 et 3 sont proportionnellement atténués.

  

La composition de la pièce n'a pas représenté de difficulté particulière, ni dans sa conception ni dans ses opérations, mais elles s'est étalée sur environ deux ans et demi car il me fallait prendre mon temps, et aussi attendre quelques-fois l'enreistrement de quelques nouveaux sons. La réalisation a procédé par petites touches, jusqu'à ce que la forme se dessine et se fixe.

Le final-cut présente très peu de reprofilage dynamique, mais tout de même pas mal de resserrement sur le dernier tiers. Comme c'est souvent le cas, j'aurais pu le réaliser dans le projet multipiste, mais il est plus facile et beaucoup moins risqué de l'effectuer sur un unique fichier. D'autre part, travailler sur ce fichier permet d'oublier toute la subtilité des évènements séparés et de se concentrer sur l'effet global.