des sons dans l'air

réalisations

écouter

l'acousmonef

l'espace concret

l'espace du faire

galerie

calendrier

préludes à l'espace

télécharger

les acousmobiles

les acousmodules

les pages du faire

acousmogrammes

voyages en acousmonef

de l'autre côté

l'acousmonhome

abécédaire

les stages

documents

cinéma pour les oreilles

le temps du faire

audio blog

l'acousmathèque

bios

 

le temps élastique

 

 

des sons délyrants

 

l'œil tactile

 

 

 

de l'autre côté de la membrane

Mots contre points (4'20)


 

Propos : entrelac de lignes en pointillés variables, contrepoint spatial

Histoire : cette pièce n'a pas d'histoire antérieure. Cependant son principe est à rapprocher de celui du troisième mouvement de La cicatrice du geste (1984) et du "tourbillon d'insectes" de Formes et couleurs de la vie (1993).

Origine sonore : quelques phrases issues d'un entretien avec Jean-Luc Godard à propos du film "Adieu au langage". Il n'est pas indispensable de comprendre tous les mots pour apprécier la pièce, néanmoins : « On peut arriver... on peut peut-être, en se servant de cette sottise technologique qu'est la 3D, si vous voulez, qui croit que si on met deux objectifs on aura les deux yeux, euh, ils oublient les deux oreilles ils oublient les deux trous de nez, ils oublient ceci et ceci, bon, mais ils pensent qu'on peut faire croire qu'il y a de l'espace alors au sens banal du terme, qu'il y a de l'espace, ils pensent même pas au temps... qu'il y a de l'espace entre vous et moi par exemple, alors que pas du tout. Alors on ne peut pas, mais peut-être par cette incapacité on peut aller voir qu'est-ce que c'est que cet espace qu'ils cherchent quand-même. Parce que, bon, aussi bêtes et salauds sont-ils, les technologues ont quelque-chose d'humain quand-même. Ce qu'il y a c'est que c'est vite dévoyé. »

Déroulement :
- recherche et sélection de la phrase, d'autres sources étaient pressenties et ont été essayées mais le sens de cet extrait autant que la texture de la voix de Godard se sont tout de suite imposés
- réalisation des séquences-jeu avec le KaleidoSampler 128
- sélection des passages intéressants et premiers assemblages
- réalisation de nouvelles séquences
- montage final...

Compatibilités : pièce extrêmement cinétique, elle est particulièrement sensible aux distorsions spatiales et aux réductions de résolution, qui peuvent se traduire par des sauts ou des trous. Néanmoins, la grande lisibilité de son relief résiste assez bien à la réduction de l'élévation et peut encore être audible au sein d'un maillage 2D comme certains acousmoniums ou dômes peuvent fournir, à condition tout de même de respecter à peu près les positions relatives des points dans l'espace. C'est à essayer et à juger...

 

Opérations

 

Les séquences 67 canaux ont été réalisées uniquement avec le plugin KaleidoSampler 128. Il était hébergé dans le logiciel Bidule car contrairement à Reaper celui-ci accepte les plugins possédant plus de 64 canaux, et il me semblait ici important de pouvoir profiter en continuité de la totalité de la définition spatiale. La sortie audio de Bidule était envoyée à Reaper via son extension Rearoute, où les sons étaient enregistrés sur deux pistes sous la forme d'un fichier 63 canaux et d'un fichier 4 canaux comportant les quatre points intérieurs du niveau 3.

Le KaleidoSampler est un des plugins que j'ai le plus utilisé à travers ses différentes versions depuis 2006. Certaines pièces comme Cinq mini mandalas ou Bris-Collages (2011) ont été intégralement réalisées avec.
Le principe est celui du brassage d'échantillons (modèle BRAGE du programme 123 du GRM au début des années 80) proche du traitement granulaire qui est très répandu aujourd'hui. Sa principale particularité est de pouvoir envoyer chacun de ses "grains" vers jusqu'à 128 sorties audio, selon différents modes d'animation pouvant être contrôlés par le geste. Le résultat est totalement différent de celui qui serait obtenu avec un traitement granulaire mono/stéréo qui serait spatialisé, déjà parce qu'ici les deux aspects sont joués simultanément et peuvent partager des processus communs, et aussi bien-sûr parce ces grains peuvent être distribués sur plus de deux canaux au même moment. L'écriture de Mots contre points est malgré tout surtout basée sur la ligne pointillée et les effets d'élargissement de la masse spatiale sont relativement limités et peu nombreux.

 

L'écriture sonore et spatiale étant réalisée intégralement en amont, la composition n'a consisté techniquement qu'à effectuer le montage / mixage par le placement des objets sur quelques pistes (doubles pour supporter les 67 canaux).
Le profilage dynamique est directement effectué par les enveloppes de volume sur les objets (en rouge).
Les seules transformations spatiales appliquées à quelques reprises sont un resserrement ou une resituation globale des 67 canaux à l'aide du SpaceMorph (élévation, rotation, décalage). Une réverbération multicanale (UniVerb 64) a été appliquée sur quelques sons, ainsi que quelques fois un ralentissement par time-stretching.

 

Le resserrement / dynamisation final sur le mixage 67 canaux.