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Emboîtement (5'38)


  voir et écouter en binaural
 

Propos : indirectement inspirée, au moins dans son principe, de la vidéo de Zbigniew Rybczynski Tango, du film d'Hitchock Fenêtre sur cour et de la chanson de Graeme Allwright Little boxes, sans oublier le roman La vie mode d'emploi de Georges Perrec, cette pièce est basée sur l'idée d'imbication de volumes d'image d'espaces anecdotiques, cadrés sur ce qui pourrait ressembler à un immeuble, vu de l'intérieur. Entre formalisme et naturalisme, illusion et présence.

Histoire : la deuxième des Six études d'espace de 1996 était basée sur le propos similaire d'un espace cloisonné. On peut noter la présence de ma grand-mère Marie-Louise que l'on retrouve à plusieurs reprises depuis La route buissonnière en 1989 jusqu'aux Cinq portraits de Marie-Louise en 2012.

Origine sonore : voir la description plus bas.

Déroulement :
- rassemblement des éléments sonores principaux
- organisation spatiale et montages
- complément sonores
- montage et rendu
- modifications de la version 2023

Compatibilités : la conception de cette pièce par imbrications "d'images volumétriques" nécessite absolument un espace holophonique pour sa diffusion. Sa résolution ne peut être réduite au delà d'une quarantaine de points afin de conserver une certaine lisibilité et donc de sens aux espaces.

 

Opérations

Chaque piste est affectée à une "boîte" d'espace, pouvant dans certains cas être aussi petite qu'un point, mais s'étendant généralement sur une zone de forme variable située à la périphérie ou disposée à l'intérieur de l'espace haut-parlant.
Les illustrations précédentes montrent quelques-unes des méthodes qui ont été utilisées pour le faire.
De haut en bas et de gauche à droite :
- la flûte : captation stéréophonique par une fenêtre, située ici d'une manière tout à fait phono-réaliste
- les pas dans le grenier : captation octophonique, l'emplacement des huit micros est reproduit au plafond entre les couronnes externe et interne de manière à faire résonner toute la surface de ce niveau
- Marie-Louise : les deux canaux de la captation stéréophonique sont disposés de manière à étendre l'image sur une zone qui couvre avec une densité variable une dizaine de points, elle est globalement localisable quelle que soit la place d'un auditeur, mais assez indéfinie dans son contour
- le sommier : la captation quadriphonique est ancrée sur quatre points haut-parlants, l'effet rendu, quoi qu'agrandi, est très proche de ce qui était entendu
- la grande fenêtre : les points de la captation 6 canaux sont disposés proportionnellement pour dessiner les contours de la fenêtre lorsqu'elle est ouverte et fermée, et définir la zone d'image que l'on perçoit durant son ouverture.

  

 

La vue du projet de Reaper montre la structure de la composition, où, à part quelques exceptions, chaque pistes correspond à un type de son sur toute la durée. C'est exceptionnel chez moi, mais évidemment se justifie complètement par le propos...
On voit également les entrées progressives de ces morceaux de "scènes de vie domestique" (comme dans Tango) qui s'échelonnent jusqu'à 2'30, dans l'ordre suivant :
- flûte sur cour : captation par ma porte entr'ouverte du son s'échappant d'une fenêtre de l'immeuble situé en face
- petit déjeuner Marie-Louise : ma grand-mère dans les années 90, le microphone est posé sur la table à proximité de son bol
- perceuse mur voisins : l'Acousmonef possède un mur mitoyen de l'autre côté duquel mon voisin bricolait. L'enregistreur stéréo était placé près du mur et la captation est restituée exactement au même endroit (ce qui ne concerne que moi).
- gouttes d'eau robinet cave : goutte à goutte d'un robinet dans une cuvette (date ?), la réverbération est totalement artificielle.
- vieille télévision : au début des années 90 je possédais un minuscule téléviseur portable où le choix de la chaîne s'opérait avec un gros bouton rotatif, bruits de syntonisation et crachottements garantis // miaulement de chat dans le jardin à La Monnerie
- ronron Lilou : je ne sais plus quel était l'enregistreur, en tout cas prise de proximité
- pas parquet grenier : une de mes premières captations octophoniques avec 8 micros Bheringer C2, dans mon deuxième atelier à Pélussin (2005)
- activité cuisine : début des années 90, captation sur DAT avec une tête artificielle Sennheiser MKE2002
- grincements sommier métallique : hébergé chez des amis, le sommier grince avec force et insistance, mais j'ai mon Zoom H2 avec moi... // 4 chats autour de leur gamelle
- ouverture et fermeture grande fenêtre : dans mon atelier à Pélussin, 6 micros sont placés le long des montants de chaque côté
- corbeaux qui frappent sur la fenêtre : pendant une semaine, dans les années 90, un couple de corbeaux s'était mis à venir frapper dans une fenêtre et à picorer le mastic (à l'aube). Captation sur DAT mais avec quel micro ?
- klaxons et cris lointains : H2n à St-Étienne
- ruisseau en bas de fenêtre : le ruisseau qui coulait en bas de ma fenêtre à Pélussin n'était pas très sonore lorsque j'ai fait la captation de la fenêtre, alors j'en ai ajouté un autre
- bureau écriture chambre : captation réalisée à la fin des années 80, comme c'est dit
- bébé pleurs voisins : captation sur le vif une nuit dans un immeuble à Lyon (H2n)

En ce qui concerne les opérations effectuées sur les objets, outre les habituels profils de volume (courbes rouges), certains comportent une égalisation ("pas dans le grenier") ou un petit dosage de réverbération ("gouttes").

La composition n'a pas nécessité d'étape de montage final sur le rendu 67 canaux.

 

Addendum 2023
La pièce a subit quelques retouches durant l'été 2023, associées à son passage à l'espace unifié sur 80 canaux (comme précédemment, tous ne sont pas utilisés...).
- piste 4 : remplacement des gouttes isolées réverbérées par un goutte à goutte discret, et changement d'emplacement : il passe du Nord-Est au Sud-est, toujours au niveau du sol
- redéfinition et recadrage spatial d'un certain nombre de sons qui profitent de l'augmentation de la densité intérieure : la télé (piste 5), le sommier (piste 10), la fenêtre (piste 11), l'écriture (piste 15)
- piste 16 : les pleurs sont resitués sur le point extérieur Sud
- quelques légères modifications temporelles sur certains évènements
Tout cela procure une meilleure lisibilité / distribution à l'ensemble. La pièce reste par contre toujours aussi fragile quant à ses possibles adaptations sur d'autres configurations haut-parlantes.

 

 

Quelques légers resserrements bien sentis sur le mixage final font passer la pièce de 6' à 5'38.