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Le rêve de Newton Les pieds dans la tête Le théâtre nu L'étoile-papillon L'horloge des anges ici bas Miroirs Mots contre points Objouets en cage Petite glaciation éphémère Portrait en abyme Rouages Scène aux champs

Le chant des écailles (6'18)

 

Propos : le propos initial (Étude sur l'étirement) était très modeste : jouer avec les phénomènes qui apparaissent lorsqu'on étire les sons d'une manière "exagérée" par time-stretching. Cette technique fait partie des effets fondamentaux qui sont apparus très tôt avec le numérique, par exemple dans certains programmes de studio "123" du GRM au début des années 80 ou avec des fonctions intégrées dans les échantillonneurs au début des années 90. Effets toujours incontournables, usés et abusés, ils permettent parfois de donner naissance à des matières savoureuses qui peuvent encore aujourd'hui être surprenantes. Ici ce sont des miroitements organiques en craquelures, giclures, fêlures, d'où émerge peu à peu un chant grinçant et grimaçant, agité des soubresauts bouillonnants de la matière au bord de la rupture...
Le titre n'est pas sans évoquer, de très loin, Le chant du styrène de Raymond Queneau et d'encore plus loin Le chant des adolescents dans la fournaise de Karlheinz Stockhausen.

Histoire : intégralement construit d'après l'Étude sur l'étirement des Études pour membranes de 2016.

Origine des sons : les captations réalisées pour les Études pour membranes (voir la page et la liste ci-dessous).

Déroulement :
- sélection des sons
- rallentissements importants avec l'algorithme
- montages
- nouvelle disposition spatiale des pistes pour l'espace 80 canaux des Préludes, animations spatiales, reprise et affinement du montage

Compatibilités : espace volumétrique ou acousmonium disposant de multiples plans de distance, peut fonctionner dans un dôme mais il est dommage de perdre les variations de proximité dont le rôle est ici extrêmement important...

 

 

 Opérations

Les opérations techniques sont des plus simples et n'ont pas eu recours à d'autres outils que la fonction de time-stretching intégrée à Reaper.
Trois algorithme ont été utilisés, avec des taux allant de 0.29 % à 0.041 %, c'est à dire à peu près de 3,4 fois jusqu'à 24 fois la durée initiale :  
- élastique 3.3 Soloist
- SoundTouch HQ
- Simple windowed (fast) 3ms
J'avais déjà utilisé l'effet produit par le premier avec mon vieux S770 au début des années 90. Il lui fallait à l'époque quelques dizaines de minutes pour traiter un échantillon (mono) de quelques secondes, mais il produisait le même résultat : avec des sons qui possèdent un certain degré de tonicité mais aussi de complexité harmonique le résultat est souvent savoureux en termes de grains et de décrochements mélodiques, l'algorithme devant effectuer des choix de focalisation tonale impossibles qui peuvent changer très rapidement. La sonorité devient vite assez "synthétique" et organique, mais avec une jolie fantaisie...
Les deux autres algorithmes produisent quant à eux, d'une manière plus prévisible, des grains très découpés, des itérations plus ou moins serrées pouvant aboutir à l'apparition d'une tonique selon la fréquence de ces itérations.
Cest trois méthodes sont choisies et combinées son par son en fonction de l'effet produit.
Par exemple, les premières secondes sont constituées de trois instances synchrones de la même séquence, chacune utilisant un des trois algorithmes, chacune étant placée sur une des trois couches spatiales horizontales (sol, milieu, plafond) :

 

Sur le plan spatial, les sons issus des tournages sur 2, 8 ou 16 canaux sont placés sur des pistes dédiées à une zone spatiale unique, certains étant animés d'une manière automatique. Ceci procure une spatialité qui est à la fois tranchée et mouvante, s'accordant parfaitement à la matérialité des sons.
A : le plugin Channel Cycler opère une rotation des canaux (pistes 5 à 10)
B : positionnement fixe d'une source stéréo (pistes 1 à 3)
C : sphère 16 points couvrant la zone intérieure (piste 4)
D : diagonale NO-SE hauteur médiane (piste 11)

                   

               

 

Le montage final sur le rendu 80 canaux présente un travail resserrement assez important mais qui s'intègre sans heurt dans la continuité de la matière.